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L’angoisse de l’avenir. Printable Version PRINTABLE VERSION
by Youths Ahead!, Cameroon Jan 13, 2008
Media , Human Rights , Peace & Conflict   Opinions

  


A ce stade, un constat s’impose froidement, l’éducation, contrairement aux idées reçues, n’est pas toujours la clé du problème. « La formation ne constitue en rien une garantie pour trouver un emploi décent » comme le soutient Dorothea Schmidt, économiste au BIT et co-auteur du rapport sur l’emploi des jeunes en Afrique subsaharienne. Beaucoup de jeunes diplômés ne se retrouvent-ils pas, par exemple, chauffeurs de taxi ou agents de sécurité ? Et quand bien même ils travaillent, ils sont très faiblement renumérés ce qui en fait des personnes extrêmement pauvres comme le souligne le dit rapport : « un seul jeune sur dix gagne assez pour s’élever au-dessus du seuil de 2 dollars par jour ».

Au Cameroun, le sous-emploi des jeunes n’est en fait que la partie émergée de l’iceberg qui cache d’autres réalités encore plus dramatiques comme l’incompétence et le clientélisme de l’administration publique. Ce qui a pour effet d’annuler toute volonté de reformer le système et de proposer des solutions rapides au sous-emploi des jeunes camerounais. Les colloques et autres séminaires viennent et se succèdent sans que l’on puisse entrevoir une sortie de crise. L’atteinte du point d’achèvement, ultime étape du processus PPTE (Pays Pauvres et Très Endettés), n’a pas jusqu’à ce jour apporter aux camerounais la bouffée d’air frais qu’on leur avait promis. Il a fallut malheureusement qu’il y ait de fortes grèves estudiantines, repressées dans le sang et le silence, pour que le budget de l’enseignement supérieur soit revalorisé et que de nouvelles infrastructures soient construites. Un accord avec les partenaires sociaux et économiques visant à créer et à favoriser l’initiative individuelle au travers des petites et moyennes entreprises a été trouvé. Mais comme le remarquait judicieusement l’ancien ambassadeur américain à Yaoundé, Niels Marquadt, le problème du sous-emploi des jeunes réside plus dans la corruption, le manque de communication sur les différentes aides au développement allouées par les pays occidentaux, les ONG internationales et les organes onusiens et la lourdeur administrative que par l’absence de créativité et de qualification des jeunes camerounais.

Pourtant, le Cameroun gagnerait à s’inspirer de l’exemple des autres pays africains subsahariens qui ont mis en place des projets qui permettent aux jeunes de rester dans leur pays et de sortir de l’informel, à l’instar du Sénégal. Avec son le projet Reva (Retour vers l’Agriculture) à destination de ces jeunes émigrés rapatriés des Canaries, le Sénégal offre une alternative à sa jeunesse, inquiète de son avenir. Un pari allant dans le sens du BIT pour qui le secteur agricole « doit continuer de jouer un rôle important dans les stratégies d’emploi des jeunes et dans les stratégies globales d’éradication de la pauvreté » en dépit « d’un exode rural croissant ». Ce qui conviendrait à un pays comme le Cameroun dont le secteur agricole représente la majorité des revenus de l’Etat. Il faudrait impérativement entamer des reformes qui auront pour but de le moderniser et de la rendre plus apte au commerce international. Ce secteur agricole est pourvoyeur de 40% des emplois dans le monde. Et en Afrique sub-saharienne, c’est l’un des principaux employeurs, avec le secteur informel, des jeunes.
Mais il n’en demeure pas moins que l’Etat doit se diversifier en favorisant un climat propice à la création des entreprises par, d’abord, le renforcement de la formation professionnelle avec plus d’infrastructures et d’éthique, ensuite par l’allègement administratif et fiscal sur toute initiative de création d’entreprise en exigeant des quotas d’embauche de jeunes nationaux. Enfin, permettre l’innovation scientifique et technique par de pôles ou de centres de recherche, tout en adaptant les principes sociaux à la compétitivité, tributaire de la mondialisation.

En attendant que les mesures énoncées soient prises en considération, les jeunes camerounais comme en cette journée de rentrée académique, ressentent une drôle d’impression que tout est joué à l’avance et que la méritocratie est un mot rassurant qui sonne creux, mais surtout qui ne parvient par leur ôter cette angoisse de l’avenir.

Ludewic Mac Kwin De Davy.





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